À travers le monologue intérieur d’un enfant issu de l’immigration africaine, le film nous conduit, de manière originale et poétique, au cœur du parcours identitaire des enfants de la diaspora. Ce voyage psychique et culturel, à la fois intime et politique, subjectif et collectif, se présente au spectateur comme la révélation publique d’un monde à part — bien que partagé — avec sa fierté, ses repères, mais aussi ses cicatrices et ses blessures ouvertes.

La guérison communautaire et la réconciliation des mémoires historiques émergent alors en parallèle d’une exigence : celle d’une reconnaissance éclairée, à la fois politique et symbolique, du passé, ainsi que d’une refondation des relations euro-africaines à l’ère postcoloniale.

Poursuivant son travail sociologique et documentaire, la réalisatrice italo-camerounaise de 26 ans, Sabrina Onana, avec Children of the Diaspora (2024), invite la jeunesse afro-européenne à embrasser pleinement son africanité dans un contexte diasporique, tout en s’épanouissant dans son héritage interculturel, au sein d’un monde marqué par le ressentiment et la division. Le passé, le présent et le futur apparaissent alors comme des espaces-temps dans lesquels la jeunesse afro-descendante est appelée à s’enraciner, tout en refusant de s’y enfermer.

Enfin, plutôt que de porter le poids et les blessures de l’histoire, vivre en marge, dans le déplacement ou le déracinement, devient ici une occasion d’interroger ce qui, au-delà du masque identitaire ou de la couleur, touche au plus profond du centre névralgique de l’existence humaine.